Le CEA met au point une pièce plastique capacitive pour l’automobile

Intégrer l’électronique aux pièces en plastique pour simplifier, alléger et ouvrir des possibilités aux designers : c’est l’objectif de la plastronique dans l’automobile. Un démonstrateur de pièce plastique capacitive, réalisé en collaboration entre la société SE2D et le Liten, institut CEA Tech, vient de confirmer les possibilités offertes par cette science naissante.

L’électronique n’a jamais été aussi présente dans les automobiles. Sa réalité physique – cartes imprimées, connexions, etc. – contraint de plus en plus la fabrication, le design et occupe un espace précieux dans les véhicules. La plastronique – l’intégration de l’électronique dans le plastique – pourrait être une des réponses à ce problème. Un démonstrateur de pièce plastique capacitive, répondant aux spécifications de l’industrie automobile, a été mis au point par le Liten, un institut du CEA Tech, en collaboration avec la société SE2D (Symbiose Engineering Design Developement). La pièce a été imprimée par sérigraphie sur des substrats flexibles en polycarbonate, sur la plate-forme d’impression grande surfaces PICTIC du Liten.

Une demande de l’industrie automobile

« Intégrer les circuits électroniques aux pièces plastiques, autrement dit les fonctionnaliser, est une demande récurrente de l’industrie automobile », précise Christophe Serbutoviez, responsable technique de la plate-forme PICTIC. « Ce sont les designers qui ont des attentes particulièrement fortes à ce sujet ». Le démonstrateur prouve que des circuits imprimés peuvent être compatibles avec les étapes de fabrication d’une pièce en plastique, notamment le thermoformage et l’injection. « Il réussit à intégrer des fonctions de commande, des curseurs lumineux et inclut du design et de la décoration. Il représente l’état de l’art en matière de plastronique » ajoute Christophe Serbutoviez. « A terme, la plastronique pourrait permettre de dessiner des pièces courbes sans couture ni bordure imposées, notamment dans les habitacles d’automobiles ».

Les premières applications pratiques pourraient intervenir dans un délai de deux à cinq ans. Les futures pièces seront dotées de nouvelles fonctions, comme des capteurs de pression, des systèmes capacitifs transparents ou des surfaces vibrantes offrant un meilleur retour sensoriel. On imagine assez aisément comment le poste de conduite de l’automobile du futur s’en trouvera transformé.

Camille Pinet